Bangkok, le 24 juin 2025 – Le ministre thaïlandais de la Santé publique, Somsak Thepsutin, a réaffirmé l'engagement du gouvernement à reclasser le cannabis comme stupéfiant, marquant ainsi un changement dans la politique nationale en la matière. Lors d'une conférence de presse lundi, Somsak a déclaré que cette décision était motivée par des préoccupations de santé publique, notamment la nécessité de protéger la jeunesse, et a rejeté les allégations selon lesquelles la répression serait motivée par des considérations politiques.
La décision de réinscrire le cannabis sur la liste des stupéfiants intervient trois ans après que la Thaïlande a fait la une des journaux internationaux en dépénalisant cette substance en juin 2022, donnant naissance à une industrie florissante avec plus de 20,000 XNUMX dispensaires de cannabis dans tout le pays. Cependant, l'absence de réglementation a conduit à une consommation récréative généralisée, suscitant les critiques des experts de la santé et des décideurs politiques. Somsak a cité l'augmentation des problèmes de santé chez les jeunes et la facilité d'accès au cannabis comme principales raisons de ce revirement politique.
« Pour reclasser le cannabis comme stupéfiant, nous devons élaborer des réglementations ministérielles supplémentaires afin de gérer les procédures d'autorisation », a déclaré Somsak. Il a présenté deux projets de mesures juridiques clés : une annonce désignant le cannabis comme stupéfiant de catégorie 5 dans le Code des stupéfiants thaïlandais, avec des exemptions pour certaines parties de la plante comme les feuilles, les tiges et les graines, et une nouvelle réglementation ministérielle régissant les permis de culture, de possession, d'importation, d'exportation et d'usage médical. Ces mesures visent à équilibrer les avantages médicaux et économiques tout en limitant l'usage récréatif.
Le ministre a toutefois tempéré les attentes quant au calendrier d'élaboration d'une loi complète sur le contrôle du cannabis, qualifiant son adoption sous le mandat actuel de « rêve ». Ce projet de loi, qui instaurerait des contrôles plus stricts sur la consommation, la production et la distribution de cannabis, a été retardé au Parlement. En 2022, un projet de loi prévoyait des frais de licence allant de 2,000 100,000 à XNUMX XNUMX bahts pour des activités telles que la culture, la production et l'exportation, mais les progrès ont stagné en raison des débats sur son application et les sanctions.
Les propos de Somsak font suite à une opération très médiatisée menée le 22 juin, au cours de laquelle il a mené des raids dans 20 magasins de cannabis à Bangkok, découvrant des produits transformés illégaux et ordonnant des fermetures temporaires. Le ministre a nié les allégations selon lesquelles la répression visait des rivaux politiques, en particulier le parti Bhumjaithai, partisan de la dépénalisation du cannabis et récemment retiré de la coalition au pouvoir.
« Il s’agit de protéger la santé publique, pas de jeux politiques », a-t-il insisté, répondant aux spéculations sur des tensions au sein du gouvernement.
Le processus de reclassification devrait prendre plusieurs mois, Somsak indiquant une période de transition pour permettre aux entreprises et aux particuliers de s'adapter. Il a souligné que l'usage du cannabis médical resterait autorisé sous une surveillance stricte, nécessitant potentiellement un certificat médical. Le gouvernement prévoit également d'intensifier ses efforts pour lutter contre les exportations illégales, comme en témoigne la récente saisie de 73.5 kilogrammes de cannabis à l'aéroport de Don Mueang.
Les critiques, notamment des militants pro-cannabis et des entrepreneurs, affirment que la reclassification pourrait étouffer une industrie qui a généré une croissance économique significative se chiffrant en milliards de bahts. Ils affirment qu'elle pourrait entraîner la fermeture de dizaines de milliers de magasins, aggraver les problèmes de chômage et déplacer le cannabis dans la clandestinité, où il est encore moins réglementé. Ils prévoient une opposition et des manifestations importantes. Parallèlement, les défenseurs de la santé et les groupes de jeunes ont salué cette mesure, invoquant des inquiétudes quant à l'accès non réglementé et aux risques sanitaires à long terme.
Alors que la Thaïlande s'oriente vers ce possible revirement politique, le débat sur le cannabis demeure profondément conflictuel, le gouvernement étant confronté au défi de concilier santé publique, intérêts économiques et pressions politiques. L'issue de ces efforts réglementaires façonnera probablement l'avenir du cannabis dans le royaume pour les années à venir.
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